Ultralocalisme. D'allò local a l'universal

De la frontière à l’ultralocal: l’ultralocalisme est un progrès naturel, en opposition frontale avec le cosmopolitisme de boutique et avec les usages banals, mystifiés, du nouveau concept de “mondialisation”. Du localisme extrémiste, il ne faut pas en parler ; c’est une position non défendue par personne. La clôture mentale dans un espace limité, idyllique, serait aujourd’hui un exercice falsifié et insoutenable, sauf dans le cas d’une fiction littéraire. Alors, qu’est-ce que l’ultralocalisme est ? Ou, plutôt, qu’est-ce qu’il veut être ? La reconstruction théorique d’un présent, d’un espace “universel”, mais en profitant d’unes “vertus” trop fréquemment méprisées. Un “universalisme” sans occultations, sans marginalisassions déformatrices, sans contraintes géopolitiques intéressées, sans hiérarchies “trop locales” qui ont été acceptées d’une façon acritique comme non plus ultra de la modernité “cosmopolite”. Barcelone, mite d’une capitale, a été perdue dans le désir de “grandeur” culturel, qui renie d’un héritage inextricable et impénétrable, mais actif et poussé par raison de marketing social. Cependant, l’idée d’un tout culturel constitué des endroits les plus politiques du territoire reste lointaine aujourd’hui dans l’imagination constructrice des élites barcelonaises. Peut-être, Barcelone est destinée à devenir un simple centre de distribution de marchandise, une enclave logistique. Cette, au moins, c’est l’idée tirée du discours des politiciens. La culture et bien d’autres choses encore ne trouveront pas, dans ces enclaves de réception et expédition, aucune occasion unique. Mirmanda propose d’expérimenter à partir des territoires et des réalités diverses. Réalités et territoires laissés de côté absurdement  par la routine des médias et la prétention des programmateurs culturels. Curieusement, dans ce monde que l’on veut “mondialisé”, les divisions politiques prétendument “caduques” constituent un obstacle en vigueur et dangereux. Ultralocalisme. D’allò local a l’universal est une nouvelle proposition du Grup Mirmanda. Il s’agit d’un essai collectif qui, à partir de divers points de vue, expose l’idée d’ultralocalisme tel que l’affirmait un certain Dalí ou un certain Deulofeu, entre d’autres : “il faut partir du régional pour accéder à l’universalité”. À contre-courant des tendances les plus modernes, la postmodernité du produit ici offert réside dans l’enracinement originaire et idéologique des universalités. Les auteurs de ce volume font partie, d’une façon ou d’une autre, d’un espace méditerranéen catalan et analysent des égards, des sujets et des personnages desquels on peut faire une lecture locale autant qu’universel. Les mites et les mass-media ultra-globaux/locaux apportent des éléments neufs sur l’idée de l’ultralocalisme plus transgresseur. L’étude de certains personnages est l’exemple le plus évident d’un ultralocalisme universel. La banlieue se dresse à un des centres névralgiques de création et d’activisme. Les auteurs sont Enric Pujol, Eric Forcada, Antoni Vives, Carla González Collantes, Xavier Serra, Paül Limorti, Jacques Rancière et Andreu Balent.