Mestre Vicent ho diu per espantar. El més enllà medieval

2010. Prologue de Francisco M. Gimeno Blay, 376 pp.

“Mestre Vicent ho diu per espantar” c’est la phrase que Saint Vincent Ferrer attribue à un auditeur du roi imaginaire, sceptique quand il prêche sur la punition éternelle. Il exprime très bien le caractère apocalyptique et terroriste de ses sermons: autant le jour de la Colère Divine, autant l’enfer, ce sont tous les deux des “machines à faire peur”, expression employée fréquement. Et pas seulement Saint Vincent: toute la littérature, la théologie et l’iconographie du Moyen Âge sont imprégnées de cet emploi pédagogique. Ce livre-ci est une étude d’innovation historique et anthropologique sur la construction de l’imaginaire du monde surnaturel au Moyen Âge, au delà de la mort: le ciel, les différentes cases du ressort infernal et ses habitants – des anges et des saints, les âmes du purgatoire et des limbes, des démons et des condamnés. C’est-à-dire, il crée un système – espaces, dynamiques et agents- en interaction continuelle avec le monde des vivants. La pensée du Moyen Âge, dans une inversion néoplatonique, accorde à cette construction idéologique la catégorie de réalité, tandis que le vrai monde est méprisé et conçu comme un mirage éphémère et sans importance.