De viva veu. Entrevistes (1952-1992)

2003. Édition à la charge d’Isidre Crespo / Prologue d’Enric Sòria, 462 pp.

 Fuster fut un grand causeur : rapide, précis, ironique, souvent démolisseur. Sa réunion des lundis entre amis ou celles qu’il avait jusqu’à l’aube avec les gens qui allaient le visiter à Sueca, elles sont celèbres. Dans l’œuvre de Fuster, même dans le travail le plus doctoral d’entre ses travaux historiques, il y a toujours une bizarre symbiose entre le parler et la prose, comme une naturalité familière de l’écriture. Celle réciproque était également vraie. Si son écriture maintient toujours quelque chose de la proximité dialoguant, persuasive, de la parole prononcée, le Fuster orale conserve aussi beaucoup de l’habileté et le génie incisif de l’écrivain professionnel. Cela, qui ne l’a pas connu, il le perdit. Comme il dit le vieil adage « verba volant, scripta manent » : la parole vivante est intrinsèquement évanescente. Seulement reste fixée à l’écrit et avec un écrit on ne peut pas converser. Le Fuster orale, le grand escrimeur immédiat du divin et de l’humain est disparu, mais à ces interviews survit, d’une certaine manière, un écho de ce qu’il a été. Ceux qui ne l’ont pas connu, seront surpris de la précision, la détaillée exactitude –souvent avec des citations, des exemples et des données– et la clarté des réponses.