L'alba dels matiners. El procés dels trabucaires (Perpinyà, 1845-1846)

2008. Prologue de Josep Pich i Mitjana, 304 pp.

L’aube des “matiners” est la réponse à une curiosité initiale de type juridique. 
Comment est-il possible que l’État Français, pendant la monarchie de Louis Philippe, ait-il jugé des catalans de nationalité espagnole à cause des crimes commis contre d’autres espagnols en territoire espagnol? Évidement, le fait de s’approprier des compétences juridiques étrangères, à une époque où personne n’imaginait l’établissement d’une justice internationale, il ne peut être argumenté que par le désir français d’accomplir ses buts politiques. Un autre sujet est l’enjeu juridique employé à fin de dissimuler l’intrusion dans la souveraineté d’autrui et l’emploi en conséquence du pouvoir judiciaire propre, à finalité frauduleuse, tout cela par l’exécutif d’un pays qui se vantait de son régime libéral. Pourtant, le vrai propos de l’auteur n’est pas autant de déceler les enjeux juridiques du procès que d’y trouver les buts réels et de raconter les conditions qui ont conduit aux autorités de l’hexagone à représenter, malgré le tapage de la presse, une leçon de mort chez des personnes étrangères. Voilà pourquoi ce livre n’est pas finalement une étude juridique, mais une recherche historique approfondie sur les conditions sociales, politiques, collectives, et individuelles des catalans, des deux côtés de la frontière, ainsi que sur les rapports entre les deux royaumes dans cette période. À ce propos, on prend comme point de départ de la recherche les aventures des « trabucaires de les Illes » et le scénario prémédité du procès pénal subit par ces types, un peu bandits, un peu partisans ou guérrilleros, juste avant l’éclat de l’épisode catalan  des révolutions nationalistes européennes de 1848, connu comme la guerre des “matiners”.