República i autonomia. El difícil arrelament del catalanisme d’esquerres, 1904-1931

2006. Prologue de Josep Termes, 226 pp.

Voilà une grosse synthèse, descriptive à la fois qu’interprétative, où on dessine avec précision et clarté le processus de structuration de la gauche catalaniste. D’abord, elle étudie la naissance du Centre Nationalista Republicà, issu d’une scission de la Lliga Regionalista en 1904. Les dissidents se sont fournis d’un journal, “El Poble Català”, l’embryon du CNR et premier exemple du catalanisme national et républicain, qui comptait sur des hommes politiques à la hauteur de Jaume Carner et Ildefons Suñol. Englouti par la politique de répression anticatalane dont la classe militaire était à la tête, le CNR n’a pas réussi à éviter ce que Cambó et la Lliga se soient appropriés du succès de la reprise du catalanisme. Ensuite, le livre fait une analyse minutieuse de la Unió Federal Nacionalista Republicana, née en 1910 à l’abri de la crise ouverte dans le catalanisme par les faits de la Setmana Tràgica. Celle-là a finalement échoué dans un pacte contre-nature avec le Partit Radical, incapable de remplacer La Lliga Regionalista. Une série de questions et des réalités évidentes sont étalées tout au long du livre. L’une d’elles est essentielle: les difficultés des intellectuels, écrivains et journalistes pour devenir des dirigeants politiques. Lié à celle-là, on trouve le besoin difficile de transformer les idées, l’idéologie si l’on veut, en un programme de gouvernement pratique, pragmatique, capable d’assortir l’idéalisme avec les réalités. Capable aussi de faire que les masses comprennent et souhaitent une politique du changement réelle.