978-84-92542-36-9
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Exil, médecine et philanthropie. L'Hôpital Varsovie de Toulouse de Languedoc (1944-1950)
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2010. Prologue de Miquel Bruguera, 92 pp. + DVD
Grâce à une subvention généreuse du Memoral Democràtic de Catalunya, on a pu récupérer les sources inédites sur l’Hôpital Varsòvia-Walter B. Cannon Memorial, notamment un film inédit, intitulé Spain in Exile, qui est conservé à l’Andover-Harvard Library, à Cambridge (Massachussets). Ce documentaire raconte la pénible histoire de la communauté exilée espagnole en France dès moments cruels de la Retraite, l’hiver 1939. Filmé en 1946 par des cinéastes nord-américains, montre avec de scènes bouleversantes le retour des survivants espagnols des camps d’extermination nazis et les misérables conditions de vie des exilés en France (les orphelins, les veuves, les malades, les mutilés de guerre, etc.), qui s’efforçaient pour maintenir la dignité malgré tant d’années d’adversités. Dans le film, réalisé pour le public nord-américain, l’Hospital Varsòvia –la caractéristique silhouette du « château », les salles avec les malades logés, le bloc opératoire pendant une intervention chirurgicale, etc.– acquiert un rôle principal particulier. L’efficacité et la professionnalisme du personnel sanitaire contraste avec des installations pénibles et un équipement de seconde main, recueillit à base de déchets. Le livre contient un DVD avec le film Spain in Exile, sous-titré en catalan, espagnol et français, et une copie de la revue Anales del Hospital Varsovia, qui fut publié entre 1948 et 1950. D’apparition trimestrielle, cette publication –sans doute, une rareté bibliographique– n’est pas du tout facile à trouver, car elle ne conserve pratiquement aucune collection complète. Illustrée avec des photographies de l’époque, c’est un miroir des activités – d’assistance, formatrices, chercheuses, divulgatrices, etc. – qu’étaient réalisés dans ce centre bienfaisant. La détention du personnel sanitaire, le matin du 7 septembre 1950, et la postérieure expulsion de la France, dans le cadre de l’Opération Boléro-Paprika, une action combinée entre la gendarmerie française et les gouvernements de l’Espagne et des États Unis contre les organisations communistes étrangères, signifia la fin de l’étape espagnole. Heureusement le Dr. Joseph Ducuing, l’une des figures les plus prestigieuses de la chirurgie française de ce temps-là, se chargea immédiatement du centre hospitalier et, avec la collaboration d’un nombreux groupe de médecins toulousains, réussit à arrêter sa fermeture et assura sa continuité d’une façon surprenante. Le livre traite un épisode surprenant et peu connu de l’aide humanitaire internationale aux réfugiés de la Guerre Civile espagnole dans le sud de la France : la création à la suite de la libération d’un hôpital à Toulouse de Languedoc pour les guérilleros blessés à l’Operació Reconquista d’Espanya (octobre 1944), un centre d’assistance situé à l’arrière-garde du front qui très tôt deviendrait un hôpital civil pour les exilés. Avec l’avance des troupes alliées et la libération de la France, l’illusion pour le retour à une Espagne démocratique paraissait une réalité imminente. Pourtant, les conditions de vie des réfugiés, après presque dix ans de guerre, étaient terribles (faim, maladies, invalidité, dispersion familière, orphelinage, etc.). Dans ce contexte-là, l’aide humanitaire initialement offerte par des agences bienfaisantes nord-américaines (le Joint Anti-Fascist Refugee Committee et le Unitarian Service Committee, auxquelles s’y ajoutèrent d’autres organismes altruistes de tout le monde (de boston à Montevideo et de Zurich à New York), fut vital pour mitiger la situation des survivants. À l’œuvre d’assistance –médicale et sociale– développée par un personnel dévoué, s’y ajouta une tâche enseignante et scientifique exemplaire, qui en peu de temps fit du Varsovia un hôpital moderne, héritier de la tradition républicaine déchirée avec la victoire du soulèvement militaire. Du début, appelé « Hospital Varsovia / Walter B. Cannon Memorial » –aujourd’hui Hôpital Joseph Ducuing–, placé dans le célèbre quartier de Saint-Cyprien de Toulouse de Languedoc, devint une institution emblématique pour les réfugiés. Aujourd’hui, il constitue un « lieu de mémoire » de l’exil espagnol en France.
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