Les raons del passat. Tendències historiogràfiques actuals

1998, 306 pp.

Les articles de Frank Ankersmit, Philip Benedict, Roger Chartier, Natalie Z. Davis, Carlo Ginzburg, Georg G. Iggers, Giovanni Levi, Hans Medick, Edward Muir, Carlo Poni i Richard T. Vann sont un exemple de l'évolution de l'historiographie française, britannique, nord-américaine, allemande et italienne depuis l'émergence des courants critiques de l'historiographie du XXé siècle. La lecture de ce travail permet de comprendre quels ont été les moments de rupture et comment la pensée historiographique contemporaine a fait évoluer les concepts de "vérité", "espace", "temps" et "intentionnalité" de l'historiographie classique. D'après les éditeurs, il y a deux périodes où les changements ont été vraiment significatifs. Ce sont les années trente, quand l'histoire sociale s'impose à l'historicisme, surtout en France et en Grande-Bretagne, et les années soixante-dix et quatre-vingt, pendant lesquelles on assiste à une diversification des exposés conceptuels et méthodologiques. Pourtant, il faut garder à l'esprit que ces deux moments d'innovation au niveau des conceptions théoriques et des praxis historiographiques ont été nombreux dans chaque tradition et chaque sensibilité. Les divergences ont entrainé maintes polémiques, telles que les textes publiés le montrent. Cependant l'historiographie du XXé siècle ne peut se réduire tout simplement à ces deux états de déménagement. La force des débats entre des marxistes et non marxistes, entre les défenseurs des procédés de modernisation contre les spécialistes de la vie quotidienne, ou bien les discussions sur les méthodes d'observation des phénomènes sociaux les plus appropriés, constatent qu'on est loin de finir l'ancien "combat pour l'histoire" annoncé par Lucien Febvre.